
Quelles solutions pour lutter contre les déserts médicaux ?
Les inégalités territoriales d’accès aux soins se creusent doucement, mais sûrement. Pour une partie croissante de la population, le parcours de soins s’avère de plus en plus complexe, avec des conséquences concrètes : délais d’attente allongés, renoncement à la prise en charge, etc. De fait, 30 % des Français vivent dans un désert médical et 11 % des adultes n’ont pas de médecin traitant : c’est ce que révèle un rapport du Sénat de mars 2022, qui souligne dans le même temps la nécessité de développer des solutions pour rétablir l’équité territoriale et atténuer ce que l’on appelle désormais la « fracture sanitaire ». Quelles solutions sont susceptibles de pallier les déserts médicaux ? Quel rôle joue Viamedis pour dans cette lutte ?
Les déserts médicaux en France : un état des lieux
L’expression « déserts médicaux », abondamment employée en France, désigne les zones géographiques dans lesquelles l’accès aux soins est rendu difficile, voire impossible, du fait de la raréfaction des professionnels de santé de proximité (la « médecine de ville »).
Moins de médecins, mais aussi moins de temps pour les patients
La notion de déserts médicaux revêt deux dimensions :
- La première, et la plus évidente, est spatiale : la faible densité de professionnels de santé sur un territoire donné a pour conséquence un éloignement géographique plus important entre ces professionnels et leurs patients.
- La seconde est temporelle et découle de la première : moins il y a de médecins dans une zone spécifique, plus ces médecins ont de patients, et moins ils ont de temps à leur accorder. La durée des consultations tend ainsi à baisser, ce qui a des conséquences sur la qualité de la prise en charge.
Cette situation s’explique par le vieillissement des praticiens, qui arrivent massivement à l’âge de la retraite, et par l’insuffisance du nombre de nouveaux médecins. Autrement dit, la France manque de médecins, généralistes comme spécialistes.
Les déserts médicaux et leurs conséquences
Le rapport du Sénat fait état d’une situation qui s’aggrave continuellement. On y découvre que le nombre de généralistes a reculé de 1 % par an entre 2017 et 2012, et que cette baisse est inévitable jusqu’en 2024 – date à laquelle les mesures prises ces dernières années devraient commencer à produire des effets positifs.
Avec 30,2% de la population française concernée (62,4% en Île-de-France), les conséquences des déserts médicaux sont tangibles :
- L’absence de praticiens de proximité complique l’accès aux soins : 11 % des plus de 17 ans n’ont pas de médecin traitant (faute de pouvoir s’inscrire auprès d’un nouveau praticien, lorsque le leur est parti à la retraite), et 1,6 million de personnes renoncent chaque année à se faire soigner.
- Les patients doivent parcourir des distances toujours plus grandes pour consulter un médecin (23,5 % des personnes éprouvent des difficultés à voir un généraliste à moins de 30 minutes de chez elles – Que Choisir).
- Les délais d’attente s’allongent pour obtenir un rendez-vous : dans certaines zones, il faut patienter jusqu’à 6 mois pour consulter un ophtalmologue. Le risque, c’est la dégradation de l’état des patients.
- Les consultations se déportent vers les urgences hospitalières, de plus en plus engorgées – 20 millions de patients par an et plus de 130 services d’urgences en difficulté en 2022 (Vie Publique).
- Cette situation pèse sur le personnel médical (horaires plus lourds, absence de congés…), ainsi que sur la qualité de la relation soignant-soigné. Le rapport du Sénat constate que 45 % des généralistes sont en burn out.
Une batterie de solutions pour réduire la fracture sanitaire en France
Heureusement, cette situation n’est pas une fatalité. Le gouvernement affiche sa volonté d’apporter des solutions pour réduire la fracture sociale, en ciblant spécifiquement les déserts médicaux (notamment en incitant les professionnels de santé à s’installer dans les zones les plus touchées), mais surtout en amorçant une réorganisation globale du système de soins en France. Le 25 avril 2023, le Président de la République, Emmanuel Macron, accompagné du ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, en visite d’une maison de santé dans le Loir-et-Cher, a évoqué les autres pistes devant mener à un meilleur aménagement de l’offre médicale telles que la convergence public-privé, le développement des sites uniques ou encore le recrutement de secrétaires médicales. Le président du département du Loir-et-Cher, Philippe Gouet (UDI), a également expliqué que « la pratique de la télémédecine doit être favorisée et encouragée, notamment en octroyant du meilleur matériel aux médecins ».
Parmi les autres leviers possibles :
- Regroupement des praticiens dans des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), ou réseaux de soins, pour un exercice mieux coordonné, des moyens mieux répartis et des patients plus efficacement orientés.
- Dispense de soins courants dans les hôpitaux de proximité (en lien avec les médecins de ville).
- Déploiement de la télémédecine pour offrir une solution de prise en charge à distance.
- Développement de nouvelles fonctions de santé pour libérer du temps médical : création du statut d’infirmier de pratique avancée et d’assistant médical, délégation de certaines tâches à d’autres professionnels (comme la vaccination confiée aux pharmaciens), etc.
Des préconisations au cœur de la stratégie Ma Santé 2022, qui vise à impulser une nouvelle dynamique et à développer de nouveaux outils, tout en veillant, en parallèle, à ce qu’un plus grand nombre de praticiens soit formé (relèvement du numerus clausus, valorisation de l’enseignement de médecine générale, etc.).
Viamedis en première ligne dans la lutte contre les déserts médicaux
En tant que partenaire-métier des acteurs de la santé, spécialiste de la technologie Tiers Payant, Viamedis participe pleinement à cette lutte contre les déserts médicaux, en partenariat avec les organismes complémentaires d’assurance maladie (OCAM), à travers des solutions parmi lesquelles solutions :
- La facilitation de l’accès aux réseaux de soins – des regroupements de professionnels, d’établissements et de services de santé, avec lesquels les complémentaires santé établissent des accords pour proposer à leurs adhérents des remboursements préférentiels. Organisés autour de différents professionnels de santé, les réseaux de soins ont pour objectif de fournir des prestations de qualité, à tarifs raisonnés. Ils couvent en priorité des disciplines peu remboursées par la sécurité sociale, telles que l’optique, le dentaire ou encore l’audiologie.
- L’offre de téléconsultation prise en charge à 100 % sans avance de frais pour les adhérents des complémentaires, de façon à couvrir les 30 % qui ne sont plus remboursés par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie depuis septembre 2022. En effet, la consultation à distance répond aux enjeux relatifs aux déserts médicaux, en offrant aux patients un rendez-vous rapide avec un médecin (le temps d’attente médian est de deux heures) et en leur permettant de consulter un praticien en dehors des heures d’ouverture des cabinets de ville (19 % des téléconsultations ont lieu de nuit, le week-end et les jours fériés), ce qui contribue à désengorger les urgences hospitalières.
- La coordination de soins post-hospitalisation sans avance de frais qui permet la préparation d’un retour à domicile serein et sécurisé. Cette solution globale disponible sur l’ensemble du territoire, est élaborée main dans la main avec une équipe de partenaires médicaux, paramédicaux, techniques et de services à la personne. Elle permet de réduire de 35% le taux de re-hospitalisation.
Les solutions existent pour réduire la fracture sanitaire que connaissent les Français : elles permettent d’ores et déjà de compenser le manque de personnel de santé dans les déserts médicaux et d’offrir aux patients un meilleur accès aux soins. Engagé pour la santé du plus grand nombre, Viamedis agit aux côtés des organismes complémentaires pour fluidifier les parcours de soins des bénéficiaires grâce à une panoplie de services adaptés aux besoins d’aujourd’hui et de demain.